SCIENCE-FICTION : LES GENRES




























LA HIGH FANTASY
La High Fantasy est fille de Tolkien, un homme qui avait lu dans le texte un grand nombre d’épopées archaïques et eut l’idée d’en faire la synthèse : de là son maître ouvrage, Le Seigneur des Anneaux. Une grande diversité de petits peuples vivent dans la nature immémoriale et accueillante, utilisant parcimonieusement les énergies douces et leur « magie ». Le héros appartient à une communauté dont il devient le champion, soit en menant une quête initiatique pour devenir magicien (Terremer), soit en conduisant une guerre contre les forces de la magie noire (la Belgariade, la Mallorée, la Roue du Temps, l’Arcane des épées), soit en restaurant l’ordre du monde, jeté à bas dans le passé (les Portes de la Mort). Le combat entre le bien et le mal, thème central, n’empêche pas les personnages d’être variés ni les rapports humains d’être riches et complexes.
L’HEROIC FANTASY
L’Heroic Fantasy est fille de Conan et petite fille de Tarzan. Le héros n’est pas forcément une montagne de muscles. Elric est un chétif albinos, et sa force réside en son épée, qui est animée d’une volonté propre et tendant peut-être à la mort de son maître plutôt qu’à celle de l’ennemi. Mais surtout, le héros est un solitaire (ou tout au plus deux solitaires dont le cycle des Epées développe l’amitié indéfectible, seule relation vraiment humaine en ce monde de ténèbres) qui va d’aventure en aventure, toujours prêt à vendre ses services et incapable de capitaliser le fruit de ses exploits. Il ne peut compter que sur ses qualités humaines (le courage, l’intelligence, la compassion...) pour vaincre des adversaires au pouvoir politique barbare ou aux pouvoirs magiques inquiétants.
LA ROMANTIC FANTASY
La SF a la réputation bien établie d’être une littérature masculine. Mais le lectorat féminin s’est épanoui et diversifié avec le mouvement féministe, et les femmes écrivains font aujourd’hui un usage très spécifique de la fantasy : les héros sont des héroïnes, guerrières ou magiciennes, et leur vie d’aventurières ne les empêche pas d'avoir des pensées délicates, d'être des femmes avant tout.
LA LIGHT FANTASY
Des héros enfantins, du nonsense, des mondes qu’on démonte comme des montres, un tragique latent (celui des malédictions parentales, toujours incomprises et - à vrai dire - toujours incompréhensibles) tempéré par un humour parfois truculent, parfois léger, des superpouvoirs plus amusants qu’inquiétants, des quêtes initiatiques telles qu’on peut les vivre à douze ans, les lire à huit ans et les voir à quatre ans sur les écrans, des histoires qu’on raconte sans trop y croire et qui valent par l’enchantement et la fantaisie... oui, la fantaisie au sens français - telle est la Light Fantasy, fille de Walt Disney, petite fille de Lewis Carroll.
LA DARK FANTASY
Fille de Lovecraft et petite fille de Frankenstein, la Dark Fantasy présente des personnages faibles, aux limites cruellement soulignées, mais trop curieux - comme le lecteur - et portés à fourrer leur nez là où ils feraient mieux de passer leur chemin. Car notre univers rassurant côtoie des abîmes : des dimensions inconnues, des oubliettes du temps, des dieux qui n’ont pas besoin de magie pour être sanguinaires... en bref, l’horreur, le dévoilement d’un réel abominable où le héros perd la raison, parfois la vie. A moins qu’il ne fasse machine arrière toute et ne rentre chez lui, promis pour le restant de ses jours aux cauchemars.
LA SCIENCE FICTION
Fille de Wells et petite fille de Verne, la S.F. explore les trajectoires du désir et les situations auxquelles il aboutit quand il ne rencontre pas la réalité. Les histoires peuvent se passer ici ou ailleurs, maintenant ou plus tard : l’essentiel est qu’il y ait une loi à dévier, une convention sociale à transgresser, une règle du jeu à changer. Il y a un prix à payer : les chimères élaborées par la S.F. doivent être soumises à une épreuve interne et devenir vraisemblables (le même problème se pose en fantasy, mais il est moins visible). Voyages dans l’espace (ou dans le temps, ou dans l’esprit), faillites ou métamorphoses de l’ici-bas pour ceux qui y restent, histoires du futur lointain... Le désir a besoin d’être encadré pour s’enhardir.
L'ANTICIPATION
Il s'agit là d'une appellation archaïque utilisée dès la fin du XIXème siècle pour désigner la SF. Aujourd'hui ce terme est surtout utilisé dans sons sens originel, c'est à dire pour désigner un texte anticipant sur son temps pour décrire un futur proche. Exemple, le 1984 d' Orwell.
LE CYBERPUNK
Dans un décor de futur proche, surpeuplé, pollué et grouillant de freaks en tous genres, les grandes multinationales, plus que les gouvernements, contrôlent le sort de la planète. dans ce monde livré aux médias, aux ordinateurs et à la surinformation, la cybernétique est devenue monnaie courante et chacun, par le biais de drogues ou d'implants informatiques, peut à tout instant se brancher sur le cyberspace. l'expression de ce genre se caractérise par une écriture agressive et "jeune". exemple : Neuromancien, de Gibson, ou le film Blade Runner, de Ridley Scott.
UTOPIE ET DYSTOPIE
Il n'y a plus d'utopies... Autrefois l'anticipation était rêveuse ; mais un ressort est cassé. il n'y a que des lendemains qui grincent. Minés par les totalitarismes, épuisés par une pollution ravageuse. Exemple : Fahrenheit 451, de Bradbury ; Tous à Zanzibar, de Brunner ; le Meilleur des Mondes, d'Huxley
POST-APOCALYPTIQUE
La terre est ravagée, il n'y a plus qu'une poignée de survivants, la civilisation est morte... On revient à une organisation féodale, oscillant entre violence et reconstruction. Exemple : Un cantique pour Leibowitz, de Miller ; Ravage, de Barjavel ; Niourk, de Wul ; les films Mad Max, de Miller...
SPACE OPERA
Il s'agit le plus souvent de vastes sagas populaires où l'accent est mis sur l'ampleur du décor, l'espace qui se développe au fur et à mesure qu'on l'explore, avec des astronefs grands comme des planètes, beaucoup d'extraterrestres aussi laids que belliqueux, des rayons de la mort, des désintégrateurs, et surtout un héros justicier, intrépide patrouilleur des espaces intersidéraux. Exemple : la série TV et les films Star Trek ; les films Star Wars ; Shambleau, de Moore ; Le Cycle de la Culture, de Banks.
LE STEAMPUNK
Il s'agit d'une évolution spontanée du courant cyberpunk où la composante cybernétique est remplacée par des évocations de l'ère de la vapeur (steam en anglais). Exemple : Les Voies d'Anubis, de Powers ; Les Loups-garous de Londres, de Stableford ; la BD et le film La Ligue des Gentlemen Extraordinaires.
L'UCHRONIE
Il s'agit d'une réécriture de l'histoire, selon l'exercice du "Et si ?..." En SF, ces hypothèses ont souvent été formulées avec beaucoup de bonheur pour déboucher sur des spéculations aussi intelligentes qu'audacieuses et pour créer de troublants univers parallèles, extraordinaires mélanges de vrai et de faux où le réalisme historique dérape vers des fictions échevelées. Le Maître du haut Château, de Dick ; Pavane, de Roberts ; Rêve de Fer, de Spinrad.
VOYAGE DANS LE TEMPS
Assister en touriste à la crucifixion du Christ, assassiner son arrière-grand-père (avant sa propre naissance, bien sûr), monter une agence de voyages temporels, ou aller voir le soleil transformé en nova dans un milliard d'années : voici quelques-uns des plaisirs qui attendent le voyageur du Temps. mais tout cela peut impliquer des paradoxes, du genre : que devient le présent si on modifie le passé ? Exemple : La Patrouille du temps, d'Anderson ; Dans le torrent des siècles, par Simak ; Le voyageur imprudent, de Barjavel ; le film La machine à explorer le temps, de Pal ; les trois films Retour vers le Futur, de Zemeckis.

21 mai 2003.


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